Un petit moment à deux

Une fois arrivé au Dairy Queen, on choisit une table et on nous donna des menus.  Je ne savais pas trop quoi prendre, à vrais dire, je n’avais pas très faim, la nouvelle de la soirée m’avait complètement plombé le moral. Je savais qu’il fallait que je dise quelque chose à Zach, pour lui montrer que cela me faisait quand même plaisir d’être avec lui, mais pour le moment je ne savais pas trop quoi dire.

Je le regardais, il faisait une tête qui réfléchissait, je ne savais pas s’il réfléchissait au menu ou au meurtre. Je soupirais, High River n’était plus du tout comme avant, je ne savais pas si le calme allait revenir, mais je l’espérais vraiment.

Je regardais le restaurant, pour le moment, il n’y avait pas grand monde, cela arriverait peut-être un petit peu plus tard. Abby Jonhson, la patronne du restaurant était là, je lui souris, tout le monde la connaissait et tout le monde parlait sur elle aussi. Je ne voudrais pas être à sa place, cela devait être énervant !

Une serveuse s’approcha de nous, je lui dis qu’on n’avait pas encore choisi, puis je regardais Zach :

- Je ne sais pas trop quoi prendre, j’hésite entre un gratin de macaronis au cheddar ou un poulet à l’américaine.

Je lui souris, j’étais très gourmande, il le savait et je me demandais s’il allait prendre la même chose que moi. Je continuer à parler :

- Tu vas prendre quoi toi ?  Tu hésites comme moi ou tu sais déjà ce que tu vas prendre ?

Je lui souris encore une fois et pensait à oublier tout ce qui c’est passée avant et de profiter de cette soirée avec mon fiancé.

Cyd se leva puis attrapa la main qu'il lui tendait, alors qu'il faisait un effort pour garder un air plus détendu et joyeux. Il savait que ce n'était pas évident pour elle, il y avait beaucoup plus de travail avec ces meurtres mais Zach ne désespérait pas qu'ils ne sortent rapidement. Il fouina dans son sac pour trouver les clés de la voiture, vérifiant vite fait dans le miroir s'il était présentable. Il n'avait pas spécialement faim mais il ne voulait pas terminer la soirée comme ça, tristement ou sur fond de tension. Il allait devoir partir tôt demain, être plus souvent absent, donc autant profiter à fond de tous les instants possibles avec sa fiancée, afin qu'elle ne se sente pas délaissée. Même s'il se doutait que c'était déjà le cas, en avisant son air. Elle semblait sur le point de pleurer,a lors qu'ils quittaient la maison. Il ne savait pas quoi dire pour la consoler, sachant déjà qu'il allait être plus absent ces prochains jours.

- Ce soir, va être notre moment à nous, mais après ? Quand en aurons-nous ?

Il allait faire en sorte que ça ne devienne pas rare, très loin de là, c'était promis ! Il n'avait pas l'intention de trop laisser son travail empiéter sur sa vie privé et familiale, il ne voulait pas perdre tout ce qu'il avait pu construire à venir jusqu'à ce jour. Il s'installa au volant, attachant sa ceinture avant de démarrer. Il y avait pas mal de circulation, les gens sortaient plus le soir, durant l'été, pour profiter de la chaleur et des nombreuses animations estivales, comme les festivals. Il pianota sur le volant tandis qu'ils attendaient à un feu rouge, songeant aux mois qui allaient venir. Combien de temps allait durer l'enquête ? Cela n'avait rien à voir avec le travail qu'il fournissait habituellement, les affaires courantes ! Sur celle-ci, un nouvel élément pouvait tomber n'importe quand et il devra répondre présent, même s'il était en congé chez lui. Il entendit Cyd soupirer alors qu'il redémarrait, se doutant qu'elle devait aussi s'inquiéter pour le futur. Pour le moment, c'était compliqué, mais ça n'allait pas durer des années. Il devait réfléchir à un moyen de s'organiser, afin d'avoir des vraies pauses avec Cyd.

Il se gara devant le restaurant, verrouillant la voiture avant de suivre sa fiancée à l'intérieur. Il y avait encore peu de monde et il salua d'un signe de la main quelques clients qu'il connaissait avant de s'asseoir. Il vit avec amusement, deux tables derrière eux, un tout jeune couple avec un garçon d'une vingtaine d'années qui dévorait du regard sa belle, c'était attendrissant. Il remercia Julia lorsqu'elle vint leur donner les menus, apercevant aussi la patronne, plus loin, qui prenait une commande. Il venait ici de temps après le travail, prendre un café avec des collègues sympas, avant de rentrer chez lui se doucher puis retrouver sa presque-femme. Il jeta un œil au menu, se demandant quoi prendre. Un truc léger, ce serait bien, il n'avait pas très faim. A sa décharge, savoir qu'il allait voir le lendemain matin un cadavre se faire ouvrir le ventre ne l'aidait pas vraiment à avoir de l'appétit. Il chassa très vite cette image de son esprit, ayant toujours eu horreur des autopsies. Cyd soupira à nouveau et il lui jeta un coup d'œil. Elle devait vraiment être affectée... Il s'en voulait mais ne savait pas comment lui dire, comment lui expliquer qu'il fera son possible pour que leur vie de couple ne soit pas perturbée.

Julia revint prendre leurs commandes, demandant s'ils avaient pu choisir. Heu... Il remit le nez sur la carte, ne se souvenant même plus de ce qu'il avait lu quinze secondes plus tôt. Une salade toute simple, un gaspacho ou un plat de légumes, il ne savait pas trop. Quelque chose de léger. Il jeta très discrètement un œil sur les tables alentours afin de voir de quoi dînaient les autres convives et s'en inspirer. Technique numéro une de celui qui n'a pas d'idées, ça marchait en général.

- Je ne sais pas trop quoi prendre, j’hésite entre un gratin de macaronis au cheddar ou un poulet à l’américaine.

Il lui rendit son sourire, toujours amusé qu'elle arrive à avaler ce genre de trucs le soir avant de dormir. Il aurait mal au ventre à hurler en l'imitant, il ne digérait pas des trucs aussi lourds juste avant de dormir. De toute façon, il était censé garder la ligne, son instructeur, en sport, lui répétait déjà assez souvent qu'il avait plus de graisse que de muscles. C'était vexant, ça, il s'entraînait en plus ! Bon, un peu. Pas beaucoup. Il allait s'y remettre et arrêter le beurre de cacahuètes, promis-juré.

- Tu vas prendre quoi toi ?  Tu hésites comme moi ou tu sais déjà ce que tu vas prendre ?

- Je ne sais pas trop... Je vais prendre une salade Brésilienne, je pense, s'il vous plaît. Avec une carafe d'eau plate.

Il attendit que Cyd choisisse elle aussi ce qu'elle voulait manger puis rendit son menu à la serveuse, la remerciant d'un sourire lorsqu'elle leur demanda de patienter un peu, qu'on leur apportait leurs commandes. Il reporta son attention sur sa fiancée, cherchant d'abord ses mots, comment lui dire, lui expliquer, la convaincre, faire en sorte qu'elle ne soit pas triste et encore moins inquiète pour leur futur. Cette affaire était terrible mais ça n'allait pas les empêcher de s'aimer ni de construire leur vie à deux, il lui en faisait le serment devant Dieu.

- Cyd, cette affaire me prend du temps, mais ça ne va pas gâcher notre vie de couple, commença-t-il doucement. Je pourrai nous garder régulièrement des moments comme celui-ci, juste pour nous. Cette histoire ne va durer éternellement, je te promets que je fais tout mon possible pour en finir vite.

Il tendit une main pour attraper la sienne et la serrer doucement, caressant un instant du bout du doit la bague de fiançailles qu'il lui avait offert des mois plus tôt. Il ne voulait pas la perdre, c'était une de ses plus grandes craintes. Il lui sourit avec tendresse, espérant qu'elle accepte ce qu'il lui disait, qu'elle accepte de le croire.

- Je n'ai pas envie de perdre, surtout à cause d'une histoire aussi sordide. Je veux juste te garder en sécurité, mener une vie heureuse avec toi. Tu peux me faire confiance, je ne veux pas que tout soit gâché, qu'on ne puisse plus passer du temps ensemble. Nous allons nous marier et tu pourras te vanter d'être la femme la plus comblée de tout High River.

Il déposa un baiser sur la main qu'il tenait la reposant ensuite sur la table.

- Cet été, il va y avoir beaucoup de festivals et d'occasions de sortie. Tu peux me demander de sortir avec toi à celui qui te plaira, je m'arrangerai pour prendre ma journée et la passer toute entière avec toi. Qu'en dis-tu ?

Mon fiancé répondit, hésitant lui aussi :

- Je ne sais pas trop... Je vais prendre une salade Brésilienne, je pense, s'il vous plaît. Avec une carafe d'eau plate.

Je lui souris, c’est vrai que Zach le soir ne mangeait pas beaucoup. Je dis à la serveuse que je prenais un poulet à l’américaine. Puis la serveuse partit en nous disant d’attendre un peu. Le silence s’installa, mais peu après, Zach parla :

- Cyd, cette affaire me prend du temps, mais ça ne va pas gâcher notre vie de couple. Je pourrai nous garder régulièrement des moments comme celui-ci, juste pour nous. Cette histoire ne va durer éternellement, je te promets que je fais tout mon possible pour en finir vite.

Je l’espérais vraiment, car sinon j’allais passer ma vie à attendre et attendre sans arrêt. Sur ces mots, il tendit une main et saisit la mienne pour la serrer avec délicatesse. Je sentis qu’il caressait mon alliance, je regardais cette dernière, regrettait-il sa demande ? Je ne savais pas, mais j’espérais que non, car je l’aimais vraiment, malgré que le manque de temps entre nous. Je reportais mon attention sur Zach, celui-ci me souriait et continua :

- Je n'ai pas envie de perdre, surtout à cause d'une histoire aussi sordide. Je veux juste te garder en sécurité, mener une vie heureuse avec toi. Tu peux me faire confiance, je ne veux pas que tout soit gâché, qu'on ne puisse plus passer du temps ensemble. Nous allons nous marier et tu pourras te vanter d'être la femme la plus comblée de tout High River.

Je lui souris, je le sentais sincère, il tenait vraiment à notre vie de couple. Mais je ne suis pas une personne vantarde, alors me vanter ne sert pas à grand-chose, mais être heureuse est le plus important pour moi. Il me fit un baiser sur ma main, la reposa sur la table et finit par dire :

- Cet été, il va y avoir beaucoup de festivals et d'occasions de sortie. Tu peux me demander de sortir avec toi à celui qui te plaira, je m'arrangerai pour prendre ma journée et la passer tout entière avec toi. Qu'en dis-tu ?

Je lui souris encore une fois, il était sincère, je le voyais dans ses yeux. En effet, j’avais entendu parler de plusieurs festivals et d’activités à High River. De la danse, de l’équitation où Amy et Marion Fleming ainsi que Lou Fleming avaient organisé des petites choses à Heartland. Mais il y avait aussi des soirées karaoké ou diverses autres choses pour attirer les touristes et les Riverains.

Je caressai la main de mon fiancé et lui répondis :

- Tout d’abord M. Callahan, sachez que je ne suis point du tout vantarde !

Je lui dis d’un ton taquin, en lui faisant comprendre que je voyais bien qu’il était sincère. Puis je repris :

- Ensuite, je suis très touchée par le fait que tu essayes à tout prix que notre couple reste uni, j’avais… comment dire…

Je ne savais pas trop si je devais dire que j’avais eu peur qu’au final notre couple n’allât plus en être un à force de travailler, mais je savais que Zach comprendrait ma peur, donc je lui parlais quand même :

- En fait, j’avais peur qu’après notre mariage, tu sois toujours à fond sur ton boulot, j’avais peur pour notre couple.

Je serrais sa main, lui faisant comprendre que je ne voulais pas le perdre, je l’aimais trop ! Puis je finis par dire d’un ton plus joyeux :

- Ceci dit, au niveau des festivals, sorties et soirée, il faut que je me penche dessus, mais ça me ferais vraiment plaisir qu’on fasse une sortie voir plusieurs sorties si possibles ensemble.

Je lui souris, il avait réussi à me remonter le moral, certes, pour le moment avec l’affaire que Zach a, cela serait peut-être un peu long, mais je suis sûre qu’au final on pourra passer quand même du bon temps ensemble. Je me détendis plus et serrais toujours la main de mon futur mari.

Au bout de quelques secondes, je rajoutais :

- Il faudrait aussi que je t’apprenne à monter à cheval, Amy Fleming ne dirait pas non pour te prêter Cooper au ranch et que tu apprennes !

J’aimerais vraiment qu’il essaye, car on pourrait partager ensemble un autre univers que la danse. Je continuais :

- Ne t’inquiète pas, je ne te demanderais pas de faire de la voltige avec moi, je sais déjà avec qui je vais en faire, mais si tu apprends, on pourrait faire de belles balades ensemble ! Tu en penses quoi ?

Je lui fit mon plus beau sourire et attendit sa réponse.

Elle lui sourit, caressant la main qu'il tenait. C'était ainsi qu'il tenait à la voir, détendue, souriante, confiante en l'avenir. Elle n'était pas faite pour être triste, cela ne lui allait pas du tout au teint ! Il la connaissait depuis des années et ne l'avait pas souvent préoccupée ou déprimée, bien au contraire, elle était de ce genre de femmes qui traversent l'existence en sachant lui sourire, capables de ne pas trop se focaliser sur les pires horreurs de ce monde pour continuer leurs vies et en profiter. C'était cela que Zach aimait le plus, chez elle, son tempérament. Contrairement à lui, elle n'était en rien fascinée par certains crimes ou horreurs, elle ne pouvait pas y plonger le nez durant des heures, elle était libre de ce genre de fascination morbide, et au fond, particulièrement malsaine. Zach savait très bien que toute sa famille et ses amis se mobiliseraient corps et âmes, nuits et jours, pour l'envoyer voir un psi s'il avait le malheur d'avouer ses véritables aspirations professionnelles, qu'il voudrait entrer dans la tête des tueurs, les comprendre et ainsi mieux les ferrer. C'était malsain, oui, mais il n'y pouvait rien. Ici, assis dans cette salle de restaurant, face à la femme qu'il comptait épouser, il ne pouvait s'empêcher de se sentir en décalage, comme s'il vivait derrière une vitre épaisse, séparé des autres.

- Tout d’abord M. Callahan, sachez que je ne suis point du tout vantarde ! Ensuite, je suis très touchée par le fait que tu essayes à tout prix que notre couple reste uni, j’avais… comment dire…

Peur qu'ils finissent par se séparer ? Peu de risques là-dessus. Bien sûr, on ne pouvait jamais dire si un amour durera dix ou vingt ans, mais il ne comptait pas sacrifier Cyd sur l'autel de son travail, ça non. Il était tout de même normal qu'il veille à ça ! Il vivait avec elle ! Il retint un petit soupir, secouant la tête. Sa future femme avait de ses idées, parfois... D'accord, il travaillait plus en ce moment, mais de là à penser qu'il avait l'intention de la laisser tomber puis de filer au loin pour son boulot, il y avait une sacrée marge. Que pouvait-il dire pour la convaincre, lui prouver qu'il n'était pas ce genre d'hommes ? Il voulait vivre avec elle, fonder un foyer avec elle, être heureux avec elle. Si la vie lui offrait l'opportunité de réaliser ses envies professionnelles, il n'imaginait pas partir sans Cyd, c'était évident. Peut-être était-ce très égoïste de vouloir qu'elle le suive ainsi, même dans un autre pays, mais il assumait. Il ne s'imaginait pas faire sa vie sans cette femme à ses côtés.

- En fait, j’avais peur qu’après notre mariage, tu sois toujours à fond sur ton boulot, j’avais peur pour notre couple.

Il avait compris, en effet. Elle serra sa main, semblant retrouver un peu de son sourire. Il aimait bien lorsqu'elle était jalouse ou avouait qu'elle avait peur de la perdre, cela lui donnait un petit minois très mignon, qui la rendait désirable. Elle avait toujours ces petites fossettes qui se creusaient, dans ces moments-là, couplés à un regard plus brillant. Il fantasma un peu de la prendre dans ses bras puis de lui faire l'amour sur la table, là, tout de suite. Mais bon, pas au Dairy Queen, quand même, la patronne serait capable de les assommer à coup de casserole en fonte. Et même si le spectacle pourrait ne pas déplaire aux autres clients, il se voyait mal être arrêté par ses propres collègues pour exhibitionnisme. Il retint un rire nerveux en s'imaginant être jeté en prison, au commissariat, par ses collègues de boulot. Bon, hum, soyons sérieux.

- Ceci dit, au niveau des festivals, sorties et soirée, il faut que je me penche dessus, mais ça me ferais vraiment plaisir qu’on fasse une sortie voire plusieurs sorties si possible ensemble. Il faudrait aussi que je t’apprenne à monter à cheval, Amy Fleming ne dirait pas non pour te prêter Cooper au ranch et que tu apprennes !

Heu, lui, sur un cheval ? Cette phrase parvint à casser tout net ses fantasmes actuels, alors qu'il imaginait Cyd étendue sur cette table, dans une scène très torride et pas du tout Catholiques, le tout sur fond de bruits très explicites. Vint se substituer à la place de cette scène très chaude lui-même essayant de tenir sur une bestiole trop haute allant trop vite, dans un manège au ranch Heartland. Moins bien, déjà. Beaucoup moins bien. Il afficha un air nettement moins enthousiaste, pas très emballé par le projet. Les chevaux, c'était très joli et impressionnant quand il les regardait de loin. Mais monter un de ces canassons au mauvais caractère, là, il n'était pas certain d'en avoir très envie. Il se méfiait des chevaux depuis qu'il avait été sauvagement mordu par l'un d'eux, lorsqu'il était enfant. Il en portait encore la cicatrice au coude, d'ailleurs.

- Ne t’inquiète pas, je ne te demanderais pas de faire de la voltige avec moi, je sais déjà avec qui je vais en faire, mais si tu apprends, on pourrait faire de belles balades ensemble ! Tu en penses quoi ?

Il ouvrait la bouche pour répondre mais Julia vint leur apporter leurs plats à ce moment-là. Il s'écarta pour qu'elle puisse poser les assiettes sur la table, la remerciant lorsqu'elle leur souhaita un bon appétit. Il versa un verre d'eau à Cyd avant de remplir son propre verre, déposant ensuite la carafe au milieu de la table. Il lui proposa du pain, réfléchissant à ce qu'elle lui avait proposé.

- Je me méfie des ces canassons, lui confia-t-il avec un léger sourire. J'ai été mordu par un étalon quand j'étais petit, ça m'a dégoûté de m'y mettre. Mais bon, si c'est un essai... Pourquoi pas. Je ne suis pas sûr de tenir en selle, par contre, donc pas de moqueries !Je vais même sûrement me ramasser, c'est certain, demande à une ambulance de rester dans le coin au cas où.

Il eut un petit rire, prenant sa fourchette pour commencer son plat. Il n'avait toujours pas très faim, se demandant une fois de plus comment Cyd allait réussir à avaler tout ça, se préparant à être soufflé, comme d'habitude. C'était incroyable, elle mangeait beaucoup mais gardait tout de même sa ligne, lui-même serait énorme s'il ne faisait autant. Il mangea un peu sans plus rien dire, se contenta de savourer la cuisine du chef. On mangeait toujours bien, ici, c'était appréciable, et pas trop cher. Zach était assez difficile, d'habitude, il n'aimait pas grand-chose.

- A propos, on a toujours pas établi où on passera notre voyage de noces. J'ai pu poser trois jours, juste après le mariage, il faudrait décider de l'endroit où on veut aller, le temps de prendre nos billets et réserver un hôtel ou une maison. Est-ce qu'il y a un endroit qui te feriat plaisir ?

Je le vis ouvrir la bouche, mais Julia la serveuse vint nous servir. Je regardais mon assiette, j’allais me régaler. Zach me servit un verre d’eau, il s’en servit un et reposa la carafe puis me proposa du pain, je déclinais et Zach me répondit en me souriant légèrement :  

- Je me méfie des ces canassons. J'ai été mordu par un étalon quand j'étais petit, ça m'a dégoûté de m'y mettre. Mais bon, si c'est un essai... Pourquoi pas. Je ne suis pas sûr de tenir en selle, par contre, donc pas de moqueries ! Je vais même sûrement me ramasser, c'est certain, demande à une ambulance de rester dans le coin au cas où.

Je ris, c’est vrai que Zach n’était pas à l’aise sur un cheval, mais je suis sûre qu’il se débrouiller très bien. Il fallait juste qu’il apprenne à connaître le cheval qu’il monterait et le tour est joué. Tout était une question de confiance, rien de plus. Je mangeais et regardais mon futur mari, je m’imaginais lui, avoir peur sur le dos de Copper, je ris une nouvelle fois et mon fiancé continua :

- à propos, on n’a toujours pas établi où on passera notre voyage de noces. J'ai pu poser trois jours, juste après le mariage, il faudrait décider de l'endroit où on veut aller, le temps de prendre nos billets et réserver un hôtel ou une maison. Est-ce qu'il y a un endroit qui te ferait plaisir ?

Je lui souris, j’avais plein d’idées, aller en Europe, faire une croisière en bateau comme avait fait mes parents ou découvrir l’Afrique ou le Japon. J’aimais l’idée de voyager, cela permettait de se détendre et voir d’autres coutumes qu’on ne connaît pas. Seulement, notre voyage de noces serait vraiment court, il n’avait pris que 3 jours, on n’aurait pas le temps de faire grand-chose !

Je pris une gorgée d’eau et lui répondis :

- Oui, j’ai pas mal pensé ces derniers temps, mais en 3 jours on n’aura pas le temps de faire beaucoup de visites ou de se détendre tous les deux.

Je soupirais, décidément ce soir je n’arrêtais pas de soupirer ! Il fallait que je me reprenne, trois jours ce n’est pas déjà si mal, on aurait pu ne rien avoir du tout, je poursuivais :

- Mais bon, c’est déjà bien, on sera déjà ensemble nuit et jour tous les deux, surtout la nuit.

Je lui souris d’un air taquin, au moins on pourra jouer, ce qui ne nous fera pas de mal, qui, c’est peut-être que je tomberais enceinte, j’aimerais bien, car j’adore les enfants et être mère est quelque chose de tellement du bonheur !

Je continuais :

- Bon, un peu de sérieux, j’ai pensé pour notre voyage de noces à aller en Europe, j’ai entendu parler de Paris en France et de Venise en Italie, on dit que c’est les villes pour les amoureux. Mais j’ai pensé aussi à une croisière, mes parents en ont fait une étant jeune, c’est maman qui me l’a dit, elle a adoré. Sinon j’aimerais bien découvrir aussi l’Afrique et le Japon. Mais on ne pourra pas tout faire.

Je fis un petit rire et finis par dire :

- Mais je ne sais pas toi quels pays tu souhaiterais voir, peut-être que tu as d’autres idées ?

Je mangeais un peu et tout à coup je pensais à quelque chose :

- Ah ! je suis en train de réaliser, on ne pourra pas aller trop loin vu que tu n’as que trois jours de « liberté ». Oh, ce n’est pas grave, du moment qu’on est ensemble, c’est le plus important !

Je lui pris la main et l’embrassa, je l’aimais tellement mon fiancé. Si on ne devait pas quitter le continent, où pourrait-on aller ? À Las Vegas ? Hollywood ? Je ne savais pas trop, mais j’espérais que Zach donnerait aussi ces idées.

Le Canada était beau, bien sûr, mais Zach aimerait bien aller aux Etats-Unis pour leur voyage de noces, ce pourrait être pas mal. Pas dans les très grandes villes où il y avait un meurtre toutes les heures ou des guerres de mafia et de gangs, bien sûr, mais il y avait assez de coin sympas à visiter. La région des grands lacs, qui s'étendait en partie sur le canada, le désert du Texas avec ses immenses routes qui filaient vers l'infinie, la Californie, ou même la région du Missouri qui était l'une des plus belle à ses yeux. Ils pouvaient aussi aller sur la côte Est pour visiter New-York, ce genre de choses ? Si Cyd voulait rester au Canada, ils pouvaient faire trois jours de randonnée juste tous les deux, à pied ou à cheval, ou aller au Québec s'amuser avec l'accent Français, il y avait une solide culture d'accueil des touristes, là-bas. Ils pouvaient aussi passer ces quelques jours dans une réserve Indienne avec la population locale, dans un gîte ? Ou même trois jours dans une station thermale ou un Thalasso, à se prélasser, tout était permis. Beaucoup de ces prestations proposaient des tarifs spéciaux pour les lunes de miel ou les jeunes couples, afin d'attirer un public plus large. Ce sera l'occasion de se retrouver juste tous les deux, à discuter de leurs projets d'avenir, d'un enfant. Il ignorait si Cyd voulait devenir maman aussi jeune, mais pourquoi pas ? L'important était de se sentir prêt.

- Oui, j’ai pas mal pensé ces derniers temps, mais en 3 jours on n’aura pas le temps de faire beaucoup de visites ou de se détendre tous les deux.  Mais bon, c’est déjà bien, on sera déjà ensemble nuit et jour tous les deux, surtout la nuit.

Zach sourit en secouant légèrement la tête, piquant dans des bouts de tomate avec sa fourchette avant de manger. Trois jours, c'était court, oui, mais étant donné qu'il avait déjà posé des congés plus longs pour les fêtes de fin d'année, il n'avait pas le droit de poser une semaine entière en été, surtout vu l'ambiance actuelle au bureau, avec cette sale histoire. Son patron avait déjà été sympa, sur ce coup-là, car en principe, Zach aurait eu droit à des pâquerettes. Le dimanche pour se marier, le lundi au boulot, point final. Bah, en trois jours, ils avaient déjà largement le temps de se détendre ! Il suffisait de savoir ce qu'on voulait faire et en profiter, voilà tout. On pouvait se déplacer rapidement, aujourd'hui, il n'y aura pas de soucis. Il but un peau d'eau en se redressant, fermant un bref instant les yeux pour se détendre, faisant tout pour ne pas penser à l'autopsie du lendemain pour ne pas vomir dans son assiette. Voir un mec se faire ouvrir tout du long... Beurk. L'aspect le plus ragoûtant du métier. Les embaumeurs et les croques-morts étaient des génies, pour parvenir à rendre un corps beau e présentable à la famille après ça. La mort pouvait être si affreuse... Mais bon, ne pas y songer, pas maintenant, Cyd se poserait de sérieuses questions s'il avait envie de vomir en discutant avec elle, idée qui faillit bien lui arracher un rire nerveux lorsqu'il imagina sa tête.

- Bon, un peu de sérieux, j’ai pensé pour notre voyage de noces à aller en Europe, j’ai entendu parler de Paris en France et de Venise en Italie, on dit que c’est les villes pour les amoureux. Mais j’ai pensé aussi à une croisière, mes parents en ont fait une étant jeune, c’est maman qui me l’a dit, elle a adoré. Sinon j’aimerais bien découvrir aussi l’Afrique et le Japon. Mais on ne pourra pas tout faire.

Heu, oui, mais là, c'est surtout leur compte en banque qui allait faire une attaque ! Le bateau ou l'avion coûtait très chers, sans oublier ensuite le logement sur place, les déplacements, la nourriture, le prix des visites et les billets de retour. Ils n'étaient pas riches, Cyd était professeur de danse dans un petit studio et lui simple flic dans une ville de province, ils ne roulaient pas sur l'or... Alors à moins de gagner au loto, ou que Cyd cache des lingots sous ses jupons, - ce dont il doutait - partir en Europe était très difficilement réalisable. Le Japon, pareil, sans oublier que pour s'y rendre, obtenir un visa prenait trois mois. Quant à l'Afrique, si on excluait les pays dangereux et ceux où ils devaient s'y préparer très longtemps à l'avance pour  avoir tous les vaccins indispensables... Une croisière, pourquoi pas, s'ils avaient eu une semaine complète de vacances. Venise serait chouette, bien sûr, mais ils n'avaient pas assez d'argent pour le moment, entre les taxes sur la maison qui avaient augmenté, le prix du mariage, et ainsi de suite. Que Cyd rêve de ça était normal, mais cela allait rester un rêve encore un moment.

- Mais je ne sais pas toi quels pays tu souhaiterais voir, peut-être que tu as d’autres idées ?

Il haussa légèrement les épaules, grignotant un bout de salade. Il n'avait pensé qu'à ce qui était très accessible, c'est à dire le Canada et les Etats-Unis, leur propre continent, somme toute, l'Amérique du Nord. L'Europe, l'Afrique, l'Asie... Pas les moyens pour le moment. Il avait lui aussi longtemps rêvé de visiter la Chine, dont la culture était l'une des plus riches au monde, mais voyager à deux durant trois jours restreignait les possibilités. Zach retint un soupir, prenant un bout de temps en se disant que Cyd allait être déçue, si elle songeait qu'un voyage en Europe était réalisable. Surtout en trois jours.

- Ah ! je suis en train de réaliser, on ne pourra pas aller trop loin vu que tu n’as que trois jours de « liberté ». Oh, ce n’est pas grave, du moment qu’on est ensemble, c’est le plus important !

D'accord, donc elle avait bien occulté le problème de l'argent, en plus du temps. Il eut un faible sourire lorsqu'elle lui prit la main et l'embrassa, s'interrogeant sur la façon de lui faire ouvrir les yeux là-dessus sans lui faire trop de peine ou jouer au vieux con. Il ne lui avait même pas effleuré l'esprit qu'elle pense aussitôt à partir si loin tant il était évident, pour lui en tout cas, qu'ils n'avaient pas les moyens. Il croyait qu'elle avait songé à des destinations accessibles. Mais non, ce qui la freinait étaient les trois jours. Bon, soit.

- Je pensais qu'on pourrait s'offrir trois jours de Thalasso à Ottawa, sourit-il doucement en continuant de manger. Du camping das les Rocheuses puis de la randonnée, ou aller aux Etats-Unis, en Floride, au Mississippi, au Michigan ou au Texas. Sur la côte Est, aussi, pourquoi pas ? Sinon, New-York, Chicago...

Il fit un petit geste de la main pour faire signe que tout était possible, à ce niveau, les Etats-Unis étaient grands et pas mal de ville valaient la peine d'être vues. Zach n'osa pas lui dire platement de faire une croix sur les autres continents mais son air devait être parlant.

- On pourra partir plus longtemps pour les fêtes de fin d'année, au moins, reprit-il avec un sourire plus confiant. En attendant, il reste encore des choses à préparer ! La salle est prête mais on ne sera pas très nombreux, de toute façon, ce sera assez rapide de tout mettre en place. On a rendez-vous à 10 heures devant la mairie pour la cérémonie, mais il reste à réserver la voiture pour aller ensuite à la salle, rappeler le groupe pour la musique, le traiteur aussi... Et toi, tu dois aller chez la coiffeuse pour des essais de coiffures de mariage. Prend un rendez-vous ce week-end ? Tu pourrais demander à une amie de t'accompagner pour avoir un avis.

Il resservit de l'eau à tous les deux avant de finir son pain, n'ayant toujours pas très faim mais faisant un effort pour paraître détendu et de bonne humeur, même s'il était à moitié mort d'inquiétude. Peur de ne pas retrouver le meurtrier, peur qu'il arrive quelque chose à Cyd...

- A propos, tu vas peut-être me trouver paranoïaque, mais le soir, j'aimerai qu'on s'arrange pour que tu ne rentres pas à la maison toute seule, une fois le studio fermé. Que ce soit avec moi, un ou une amie, peu importe, mais je n'aime pas l'idée que tu rentres comme ça toute seule. On doit trouver un arrangement.