High River RPG
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 Rendez-vous à l'hôpital

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Sidney Wilson
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Sidney Wilson



Bonjour, je m'appelle Sidney Wilson , J'ai écrit : 102

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MessageSujet: Rendez-vous à l'hôpital   Rendez-vous à l'hôpital EmptyJeu 30 Juil - 14:37

Sa valise était à moitié ouverte, dans un coin du salon, attendant d'être vidée, les vêtements lavées, le tout repassé et enfin rangé. Sidney la fixa un moment du regard, rêvant que toutes ses affaires s'envolent toutes seules pour atterrir dans la machine à laver. Las, malgré toute l'intensité de son regard, la pile de linge ne daigna pas bouger d'un millimètre. Argh, il allait falloir qu'elle s'y mette dès aujourd'hui ou ça n'ira pas. Elle était fatiguée, revenant d'un mois de tournée sur toute la côte Ouest des Etats-Unis, pour l'opéra "Magic Summer", un spectacle qui avait parfois beaucoup dérangé pour son caractère salace. Les Américains étaient si puritains ! Ce même opéra avait été donné en Amérique latine et y avait reçu un bon accueil. Pareil au Canada, même s'il y avait peu de spectateurs, pour toute la tournée. Sidney s'étira puis s'assit près de la fenêtre ouverte, encore en peignoir d'intérieur et chaussons, un mug fumant rempli de thé à l'orange à la main. Il faisait très lourd ce matin, le temps était couvert. Il allait sans doute y avoir de l'orage avant la fin de la journée.

Finissant son thé, elle lava vite fait sa tasse puis alla se préparer. Elle avait rendez-vous à l'hôpital pour un examen de routine, pour son suivi de grossesse. Lors de la tournée, elle avait rapidement été voir le médecin dans une des villes où ils s'étaient arrêtés, pour se renseigner sur les cachets pour les montées de lait, et il avait été effaré de voir qu'elle continuait à bosser et surtout danser. Sidney ignorait que ressembler à une baleine obèse pouvait vous interdire de travailler tant que vous le pouviez, pourtant. Elle se sentait très bien ! Bon, soit, il lui fallut des heures pour trouver des robes pouvant contenir son gros ventre et elle en voyait plus ses pieds lorsqu'elle se tenait droite, mais elle pouvait toujours danser sans mettre sa santé en danger ni celle de son bébé. Elle n'était pas cascadeuse non plus. Enfin, soit, elle avait bien vu que la population avait tendance à légèrement surprotéger les femmes enceintes, surtout dans ce pays. Passant dans la douche, elle dénoua ses longs cheveux bruns, les yeux fermés, sentant le bébé bouger.

Elle s'habilla avec une tenue légère, étant donné la chaleur, laissant ses cheveux flotter librement sur ses épaules après les avoir séchés. Elle avait des cernes bien visibles sans maquillage mais n'avait pas envie de passer trop de temps à se pomponner, elle allait juste à l'hôpital, pas donner un spectacle, seule raison valable à ses yeux pour se maquiller avec soin. Une fois prête, elle prit son sac et sortit, se rendant à pieds jusqu'à l'hôpital. Son bébé était bien réveillé, maintenant, il bougeait plus. Elle posa une main sur son ventre tout en marchant, s'accordant un sourire. Elle devait toujours choisir le prénom, hésitante. Lequel son mari aurait aimé, pour sa fille ? Elle regarda un instant le ciel, comme sil pouvait lui envoyer sa réponse depuis l'au-delà. Elle fera en sorte que leur petite connaisse tout de lui, même si elle ne connaîtra jamais. Sidney lui montrera des photos et lui décrira son père en détails.

Arrivée à l'hôpital, elle remercia d'un signe de tête un homme galant qui lui ouvrit la porte. Il y avait des avantages à être future maman, tout de même. L'hôtesse à l'accueil lui demanda son dossier, alors qu'elle observait un peu le hall. Peu de monde, ce matin, la lourdeur et la chaleur assommaient tout le monde. Elle reprit son dossier, alors qu'on lui disait que son docteur avait du retard, à cause d'une urgence. Tant pis, elle attendra, pas la peine de rentrer chez elle. Elle s'installa dans le hall sur les fauteuils, soupirant un peu.

- Madame ?! s'écria tout à coup un infirmier encourant vers elle. Vous allez accoucher ?

- A... Non, non, tout va bien ! Juste fatiguée, ne vous en faites pas. Merci beaucoup.

Il eut un léger temps d'arrêt, ou de doute, puis la laissa. Laissant son sac à ses pieds, elle posa ses deux mains sur son ventre, se mettant plus à l'aise. Quand même, c'était limite vexant, elle était si grosse que ça ? Elle arrivait à peine au septième mois, après tout, elle était loin d'être prête à mettre sa fille au monde. Elle écoutait vaguement la mauvaise musique qui passait à la radio lorsqu'elle vit, deux sièges plus loin, une autre jeune femme de son âge, en blouse blanche, qui lui semblait bien fatiguée, elle aussi. Sidney se souvenait de l'avoir déjà croisé deux ou trois fois lors d'examens précédents mais n'arrivait pus à la remettre. Se levant, elle prit un peu de café dans un gobelet puis s'assit à côté d'elle en le lui donnant, avec un air aimable.

- Dure matinée ? Tenez, ça va vous faire du bien.

Même si elle n'en voulait pas, tenir quelque chose de chaud entre les mains aidaient aussi, ça réconfortait. Sidney avait fini par devenir une spécialiste de tout ce qui aidait à remonter le moral ou combattre la fatigue.

- Vous êtes médecin, ici ? J'ai dû vous voir une ou deux fois, je pense. Vous avez l'air bien jeune, sans vouloir être vexante. J'espère que tout se passe bien pour vous, si vous venez d'arriver.
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Amber K. Williams
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MessageSujet: Re: Rendez-vous à l'hôpital   Rendez-vous à l'hôpital EmptyMer 12 Aoû - 17:11

[HJ : Je voyais pas comment te relancer autrement xD N’hésites pas si t’as besoin de réac’. ^^]

Amber se leva de bonne heure avant de prendre son déjeuner, suivant la même routine qui s’était installée chez elle. Elle faisait beaucoup de gardes, veillait sur les patients à la clinique et suivait même une certaine monotonie là-bas. Soignant les enfants, veillant sur les personnes atteintes de cancer. Et… même si cela lui rappelait beaucoup sa sœur, elle veillait sur eux. Se demandant même si après elle ne se spécialiserait pas en cancérologie… Tout était relatif, et voir ces personnes aussi atteintes la rendait elle-même malade, par moment. Rectification : La rendait malade tout le temps, même si elle ne laissait personne le voir. Personne n’avait à savoir ça. Non. Ce n’était pas leur affaire, après tout.

Une fois prête, elle se rendit à la clinique et prit sa blouse blanche d’hôpital, comme pour montrer qu’elle faisait partie du service. Son nom de famille était écrit. Elle alla à la rencontre du Docteur Mearvin qui lui expliqua que, si elle le voulait elle pouvait aller aider dans divers services de la clinique. Après tout, elle-même ne faisait pas grand-chose… Amber hocha la tête, sans rien dire de plus. Elle n’avait pas pris le temps de reparler avec elle… Elle le prendrait plus tard. Elle tiendrait facilement le coup. Elle savait qu’elle pouvait le faire… Elle le devait. Elle flâna dans l’hôpital, allant parler aux patients qu’elle voyait.

-Bonjour Mr Devans, sourit-elle. Comment vous sentez-vous, aujourd’hui ?

-Mr Devans- Bonjour, dit-il joyeux. J’ai connu mieux, mais ils ont dit que ça n’avait pas empiré.

-Tant mieux, dit-elle en le regardant tout en souriant.

La discussion continua comme ça pendant une bonne dizaine de minutes, avant qu’elle ne s’éclipse pour le laisser se reposer. Elle passa ensuite dans le service pédiatrique, visitant les enfants pour les faire sourire et égayer leur journée. Elle aimait bien passer un peu de temps ici, lorsqu’elle avait un peu de temps libre. Elle passa dans la chambre d’Eloïse, une petite fille de 10 ans atteinte de Leucémie, en phase terminale. Elle lui souriait, ne s’arrêtant jamais de sourire lorsqu’elle travaillait, et discutant avec elle. Tout se passait bien, jusqu’à… jusqu’à ce qu’Eloïse faiblisse de plus en plus, ne tenant plus sur ses jambes tant la fatigue était forte, bien qu’elle n’avait plus beaucoup de force de base, à cause de sa leucémie. Amber revivait la scène de sa propre perte alors qu’elle était près de la petite, s’efforçant de lutter contre elle-même, souriant sans s’en rendre compte alors que le cœur n’y était pas. Elle faiblissait de jour en jour, cela se voyait parfaitement. Et tous les médicaments ne faisaient que retarder l’inévitable. Tout le monde le savait, même si la petite était suffisamment forte pour sourire malgré tout. Elle inspirait la joie et la bonne humeur, là où plusieurs auraient déjà craqué. Mais il fallait voir la vie du bon côté, dans ce genre de situation… Enfin, bon nombre de personnes tenaient à vivre le moment présent avec le plus de joie. Vivre pleinement chaque instant que la vie nous offre.

Seulement ces personnes laissent derrière elles des proches, des amis, une famille pour les pleurer… Une étincelle qui s’éteint pour laisser de la peine, mais des souvenirs aussi. Bons comme mauvais. Mais tout était différent. La vie pouvait basculer d’un moment à l’autre. Et on se retrouvait parfois même confronté à cette dure réalité lorsqu’on voulait faire ce métier. Devenir médecin demandant d’avoir un estomac bien accroché… Mais on vivait aussi beaucoup de joie le rétablissement de chacun des patients. Un bonheur qui nous était révélé. Amber s’installa sur le fauteuil de la chambre d’Eloïse tandis qu’elle fermait tout doucement les yeux, comme bercée par leur conversation et par le son de la voix de la jeune Williams. Elle replongeait dans ses souvenirs, avant d’en être brutalement retirée par un bip, sans interruption qui signifiait l’arrêt du cœur… Elle bondit du fauteuil pour appuyer sur le bouton d’appel des infirmières, puis demanda directement après un médecin en commençant à lui faire un massage cardiaque dans un premier temps, elle ne devait pas mourir. Amber le refusait. Peut-être s’était-elle attachée à cette petite, peut-être aussi essayait-elle de la sauver précisément parce qu’elle n’avait rien pu faire pour sa sœur. Tout était lié. C’était évident. Une équipe médicale vint tout de suite après, alors que l’étudiante faisait tout son possible pour faire repartir le cœur, et prit immédiatement le relais. Amber resta en retrait, tétanisée à ce moment-là. Elle sortit le cœur au bord des lèvres de la chambre, refusant de voir la suite. Elle ne voulait pas voir la petite mourir, elle ne le supporterait pas. Peut-être avait-elle dépassé les limites… Enfin, non, elle les avait dépassées. Elle s’était attachée à celle fillette, bien qu’elle n’aurait pas due. Elle poussa un soupire, épuisée. Elle se dirigea vers le hall. Besoin de se reposer. Si elle était restée plus longtemps, elle aurait craqué à coup sûr. Elle se laissa tomber sur l’un des fauteuils, n’écoutant rien de ce qui l’entourait, dans sa bulle. Elle reposa sa tête sur ses mains, coudes sur les genoux tout en retenant un soupir. Faire des études pareilles demandait du cran, faire ce métier aussi. Mais quand il s’agissait de la mort, Amber y était encore sensible, s’attachant relativement rapidement aux enfants et aux patients. Elle fermait les yeux avant de se concentrer sur les sons qui l’entouraient. Les bips, les fauteuils. L’odeur du propre, du sang, aussi. Elle entendait tout, sentait tout même si elle côtoyait ça tous les jours. Elle entendit un bruit de pas s’approchant d’elle, puis sentit l’un des fauteuils bouger, à côté d’elle tandis qu’elle relevait la tête, rouvrant aussi les yeux. Elle vit une jeune femme, qui ne devait pas être bien plus vieille qu’elle, enceinte –d’ailleurs, on ne pouvait clairement pas en douter. La jeune femme lui tendit un gobelet de café, avec amabilité. Amber lui sourit presque aussitôt, plus par habitude qu’autre chose.

-Jeune femme- Dure matinée ? Tenez, ça va vous faire du bien.

Elle hocha la tête en signe de gratitude, toujours souriante en prenant le gobelet qu’elle lui tendit, le gardant dans ses mains pour sentir la chaleur qui s’y échappait. Elle posa son regard sur le liquide chaud qui s’y trouvait tandis que la jeune femme reprit.

-Jeune femme- Vous êtes médecin, ici ? J'ai dû vous voir une ou deux fois, je pense. Vous avez l'air bien jeune, sans vouloir être vexante. J'espère que tout se passe bien pour vous, si vous venez d'arriver.

Amber souriait, mais cette fois on pouvait voir qu’il était sincère. Médecin ? Hum… Non. Elle regarda sa tenue puis posa son regard sur son interlocutrice.

-Je suis étudiante, dit-elle. En médecine, oui. Mais je ne suis pas encore médecin.

Elle posa son regard sur le ventre de la jeune femme, s’imaginant un fœtus en plein développement. Quelque chose lui disait que l’enfant aurait une bonne mère… Bien qu’elle venait simplement de lui parler. Elle le sentait, sans vraiment savoir pourquoi.

-Je suis en stage ici, ce qui explique facilement que vous m’ayez déjà vue, sourit-elle. Et… Il est parfois difficile de rester de marbre face à certaines situations.

Très difficile, même. À tel point qu’elle se demandait si elle était capable de devenir médecin. Mais les joies que l’on ressentait de voir les familles heureuses de retrouver leur proche en convalescence... Ces mêmes petites joies que l’on pouvait ressentir de manière si… communicative.

-Enfin, je vois que vous êtes enceinte, continua-t-elle. Félicitation. À combien de mois en êtes-vous ?

Manière assez subtile de changer de conversation… « Comment éviter les sujets qui fâches ? » par Amber Williams. Elle posait son regard sur son interlocutrice, tout en tournant encore le gobelet dans ses mains. Étrangement, elle passait son temps à sauver des gens a les soignés avec son petit statut de stagiaire et pourtant… Elle-même n’arrivait pas à se sauver. Elle devrait demander de l’aide, mais elle refusait d’en parler, donc elle refusait qu’on l’aide. Elle ne voulait mêler personne à ça.
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Sidney Wilson
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MessageSujet: Re: Rendez-vous à l'hôpital   Rendez-vous à l'hôpital EmptyMar 18 Aoû - 21:04

- Je suis étudiante, dit-elle. En médecine, oui. Mais je ne suis pas encore médecin.

Pas encore... Sidney avait généralement un peu de mal à évaluer l'âge des gens, c'est pour cela qu'elle avait cru avoir affaire à une jeune femme déjà en activité. Etudiante en médecine, donc ? C'était curieux, en voyant son air, son regard, on croyait difficilement qu'elle était toujours étudiante, elle avait les yeux de celui qui en a déjà trop vu. Mais peut-être la future mère avait-elle trop d'imagination, tout simplement... Elle avait trop tendance à scruter le regard de tout un chacun, afin de déterminer à qui elle pouvait accorder sa confiance ou non. A qui pouvait-elle parler, plus ou moins librement. C'était aussi utile pour deviner quels sujets éviter ou ne pas aborder certaines choses. Sidney lui rendit son sourire, buvant une petite gorgée de café, sans sucre et bien noir, comme elle l'aimait. Le goût amer vous arrachait un petit frisson à la petite gorgée, cela lui rappelait les cafés faits par son grand-père, qu'il buvait toujours et qui pourrait réveiller un mort. Un café âpre, venant de loin, qui avait comme un goût de voyage.

- Je suis en stage ici, ce qui explique facilement que vous m’ayez déjà vue, sourit-elle. Et… Il est parfois difficile de rester de marbre face à certaines situations.

Donc elle avait vu une personne mourir ? Ou sur le point de l'être ? On voyait régulièrement passer des témoignages de personnes quittant la médecine générale, la chirurgie, les soins palliatifs, la rééducations ou elle ne savait quoi encore car elles ne pouvaient continuer à être plongées si fortement dans la misère du monde en sachant rester distant et ne pas s'attacher. Ne "pas s'attacher"... Ce principe était déjà intenable à lui seul ! Comment ne pas s'attacher lorsqu'on est humain ? Sidney retint une exclamation de tristesse et de dédain. On s'attache forcément à ceux que l'on soigne et que l'on fini par aimer, c'était d'une logique implacable, un processus qui s'appelle la vie. Elle baissa les yeux sur son ventre gonflé, où elle avait posé une main. Peut-être cette petite fille voudra elle-même devenir médecin, embrasser cette voie, qui sait ? Ce petit être ne devenir avait une très longue vie devant lui. Cette petite fille, encore blottie en elle, pourra devenir celle qu'elle voudra. C'était assez beau, une vie neuve, à remplir selon nos grées. Elle frotta son ventre, son gobelet dans l'autre main, buvant une autre gorgée, plus longue.

- Enfin, je vois que vous êtes enceinte, continua-t-elle. Félicitation. À combien de mois en êtes-vous ?

- Sept mois, maintenant, répondit-elle en posant le gobelet sur la petite table entre leurs fauteuils. Sept mois tous juste, j'attend une petite fille. C'est le docteur Frédéric qui me suit durant la grossesse, ce doit être l'un de vos collègues, non ? Il est compétent mais peu aimable, je le trouve bien froid avec ses patients. La distance n'est pas toujours très bonne, vous savez.

Elle s'interrompit pour reprendre son gobelet, observant d'un regard vague les allées et venues dans le hall d'entrée. Au bureau d'accueil, l'infirmière en garde s'évertuait à expliquer à un papi sourd comme un pot où se rendre pour ses examens médicaux. Plus loin, un infirmier marchait doucement pour aider une adolescente avec une béquille à marcher vers le long couloir qui menait à l’ascenseur. Une journée ordinaire, dans un hôpital ordinaire... Mais pour Sidney, ce qui se passait sous ses yeux était comme une grande pièce de théâtre, depuis la mort de son mari. Comme si elle regardait tout ce monde derrière une épaisse et infranchissable vitre transparente. Comme si elle ne pouvait avoir accès à la "normalité", même si elle s'y efforçait. Comme une comédie. Elle ne jouait qu'un rôle, un de plus. Elle retourna la tête vers son interlocutrice, soudain plus pensive.

- Pourquoi faites-vous ces études, si ce n'est pas trop indiscret ? Ce ne sont pas les plus abordables, je me demandais ce qui pouvait motiver l'envie de passer des heures au milieu de patients dans ce genre d'endroits. Ne répondez pas si ça vous gêne, je suis juste curieuse. Et je m'appelle Sidney Wilson.

Elle lui tendit la main, s'efforçant d'avoir l'air aimable à défaut de sourire.
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MessageSujet: Re: Rendez-vous à l'hôpital   Rendez-vous à l'hôpital EmptySam 10 Oct - 23:19

[HJ : Désolée x: Finalement, je sais plus quoi dire xD Si t’as besoin de réac’, n’hésites pas ^^ Et merci pour les réac’ :p]

-Jeune femme- Sept mois, maintenant, répondit-elle en posant le gobelet sur la petite table entre leurs fauteuils. Sept mois tous juste, j'attend une petite fille. C'est le docteur Frédéric qui me suit durant la grossesse, ce doit être l'un de vos collègues, non ? Il est compétent mais peu aimable, je le trouve bien froid avec ses patients. La distance n'est pas toujours très bonne, vous savez.

Une petite fille ? Amber sourit véritablement, heureuse d’apprendre qu’une petite fille allait naître. C’était dans ce genre de situation qu’elle savait faire le bon choix d’étude. Parce qu’il était évident que, même si elle devait voir beaucoup de tristesse… Elle savait que les moments de joie qui accompagnaient ce métier n’étaient pas en reste. Elle aimait l’idée même de voir des petits bouts venir au monde, pleurer pour la première fois parce qu’il souffrait en venant au monde, parce que leurs poumons, ces minuscules petits organes fragiles, se remplissaient d’air pour la première fois. Puis venait, lorsque tout danger était écarter et quelques années/mois plus tard leurs premiers pas, leurs premiers mots, rire, peine et joie. Une nouvelle vie. Amber se perdit dans ses pensées jusqu’à ce que la jeune femme reprenne la parole.

-Jeune femme- Pourquoi faites-vous ces études, si ce n'est pas trop indiscret ? Ce ne sont pas les plus abordables, je me demandais ce qui pouvait motiver l'envie de passer des heures au milieu de patients dans ce genre d'endroits. Ne répondez pas si ça vous gêne, je suis juste curieuse. Et je m'appelle Sidney Wilson.

Sidney lui tendit la main et Amber la lui prit pour la lui serrer, se présentant tout en gardant le sourire, bien plus difficilement, tandis qu’elle encaissait le coup.




Ce qui la poussait à faire ces études ? April. Et son envie d’aider là où elle avait autrefois été incapable d’agir, échouant lamentablement à sauver sa propre sœur. En perdant sa sœur, c’était comme si elle avait perdue une partie d’elle, sa moitié. Elles se disputaient pas mal, mais April était sa sœur, et elle ne pouvait pas le nier. Elle ne voulait pas que d’autres souffrent comme elle, bien qu’elle savait maintenant que la science ne pouvait pas tout faire et que tout le monde ne pouvait pas être sauvé. C’était difficile, pour elle, de faire face à cette réalité lorsqu’elle y était confrontée comme aujourd’hui avec Eloïse… Cette histoire allait la poursuivre toute sa vie, et elle se disait qu’au lieu de la consacrée à se morfondre, il était mieux d’aider les autres, non ? Elle pouvait les comprendre. Parce que lorsqu’on perd un être cher… Plus rien n’est pareil, tout est totalement différent… Très différent.

-Je…

Le sourire d’Amber se fana et sa gorge se noua, accompagnant la douleur de son cœur qui se serrait rien qu’à penser à April. Elle se racla la gorge afin de cacher sa tristesse pour reprendre son sourire qui sonnait faux, cette fois alors qu’elle se retenait de craquer, elle ne le pouvait pas.

-Je me dis qu’en devenant médecin, je pourrais aider les familles et les patients. Les aider et empêcher de voir de la souffrance dans les yeux et des pleurs, des déchirements douloureux. Et même si on ne peut pas sauver tout le monde, je me dis qu’en sauvant une vie à la fois, le monde pourra être un peu moins triste. Moins… Douloureux.

Elle s’interrompit, la gorge nouée alors qu’elle sentait qu’elle allait pleurer.

-Seulement le métier est difficile, parce qu’on voit… On… Certains patients meurent alors qu’on fait tout pour les sauver, les aider de toute notre âme… Âme que l’on parvient à préserver lorsqu’on voit et participe à des naissances ou que l’on parvient à sauver les patients, évitant ainsi de devoir consoler leurs proches, parce qu’il est difficile de voir la souffrance chez les autres.

Souffrance que l’on devait subir par-dessus la sienne. Parce que l’on finissait par s’attacher aux patients et que c’était également un déchirement lorsque l’un d’eux venait à quitter cette terre. Surtout si l’on avait nous aussi vécu une grande perte que l’on n’avait toujours pas surmontée… Reprenant son sourire, faux évidemment, elle reprit comme si elle n’avait rien dit.

-Excusez-moi, je n’ai pas pour habitude de me laisser aller comme ça, dit-elle finalement pour s’excuser de son malaise plus pour elle que pour Sidney. Le Docteur Frédéric, vous dites ? Je le connais, oui. Beaucoup de médecins se font une carapace, vous savez ? Pour ne pas s’attacher trop vite aux patients et pour garder les pieds sur terre… Et lorsqu’on n’y arrive pas… Qu’on en a marre de voir des personnes souffrir jour après jour, heure après heure, c’est à ce moment-là qu’on se retrouve le plus souvent face à une situation, un évènement qui nous fait tenir le coup encore un peu.

Elle poussa un soupir tandis qu’elle fixait le liquide dans son gobelet, liquide qui devenait de moins en moins chaud alors qu’elle sentait sa gorge se nouer de plus en plus. Elle poussa un soupir, à deux doigts de pleurer alors qu’elle était sur son lieu de stage. À deux millimètres de craquer, de vider son sac à Sidney alors qu’elle venait juste de la rencontrée. Peut-être était-ce le signe qu’elle ne pouvait plus tenir seule, qu’elle devait en parler à quelqu’un… Mais cela voulait dire qu’elle dévoilait sa vie privée au grand jour, ainsi que d’impliqué quelqu’un qui n’avait aucun lien, aucun rapport avec elle. Elle ne le ferait pas, même si elle devait pleurer par après, lorsqu’elle serait seule, elle ne craquera pas, jamais. Cela faisait si longtemps, maintenant, qu’April était morte... Alors qu’elle avait l’impression que c’était hier, que la leucémie lui avait pris sa sœur pour toujours.

Amber avait le regard dans le vague pendant quelques secondes alors que Sidney ne disait rien, laissant ainsi un silence planer dans les airs avant de finalement le briser :

-Sidney- C'est rare de rencontrer des personnes qui ont aussi à cœur ce métier. Je suis sincèrement ravie de vous rencontrer, on voit que vous tenez à ce que vous faites. Si vous avez de besoin plus avant, dans un autre lieu, vous ne devrez pas hésiter. J'ai du chocolat chaud et des mouchoirs, chez moi. Mais je ne veux pas paraître intrusive.

Amber sourit face à la réflexion de son interlocutrice, un faible petit sourire. Faible, mais sincère. Elle prenait son futur métier à cœur parce qu’elle voulait faire de son mieux pour aider les êtres vivants les aider et les soutenir face à la douleur souvent accompagnée de la peur. Celle que l’on affrontait déjà tous les jours, celle contre laquelle on doit faire face contre la maladie, la peur de mourir ou de voir ses proches nous quitter plus tôt que prévu. Cette même peur de devoir nous-mêmes dire « adieu » au lieu d’ « au revoir », « à la prochaine ».

Elle nous suit bien plus qu’on ne veut se l’avouer, mais nous l’ignorons la plupart du temps, préférant l’oublier que de l’affronter avec courage… Mais parfois nous n’avons pas d’autre choix, alors nous affrontons en silence. Silence qui est souvent accompagné de larmes muettes et intérieures. Silence que nous devons combler par la présence de nos proches et de tout le soutien possible. Parfois les psychologues entre en jeu à cet instant, parfois c’est simplement les médecins qui tente de diminuer notre peine. Mais d’autre fois encore, personne ne peut rien faire. Personne, sauf nous. L’aide est une béquille qui nous permet de nous relever, mais le plus gros travail c’est celui que nous faisons pour surmonter l’épreuve qui nous a été « donnée ».

-Vous ne me paraissez pas intrusive, sourit-elle. Merci. Peu de personnes diraient ça en venant simplement de rencontrer quelqu’un.

Amber sourit à son interlocutrice en se redressant sur sa chaise.

-Je ne veux mêler personne à mes histoires, finit-elle par dire à son interlocutrice. Je ne pense pas qu’en parler m’aiderait… Ça enfoncerait probablement même le couteau dans la plaie. Enfin, nous avons tous nos parts d’ombre, nos secrets. Et je pense que certain d’en eux ne doivent pas être révélé au grand jour.

Elle la trouvait gentille et comprit rapidement qu’elle ne s’était pas trompée en pensant qu’elle ferait une bonne mère. Peut-être assez directe, mais parfois être directe aidait. Cela pouvait être mal réceptionné par certains, mais dans la plupart des cas on appréciait les personnes directes. Peut-être devait-elle accepter de se confier ? Peut-être aussi devrait-elle faire plus confiance aux personnes qui l’entouraient ? Mais cela impliquait le doute, l’incertitude aussi et l’obligation d’impliquer quelqu’un dans sa vie privée. Impliquer un être humain dans ses doutes, sa difficulté à faire face à son deuil. Elle ne savait pas quoi faire. Elle venait tout juste de la rencontrer, et lui parler de ça pourrait faire naître une angoisse, peut-être même aller beaucoup plus loin et mettre en danger la vie qu’elle portait en elle… Ou pas, si elle-même ne s’inquiétait pas facilement… Enfin, elle ne la connaissait pas.

-Sidney- Comme vous le souhaitez, on aura sûrement l'occasion de parler d'autre chose. De plus joyeux, sans doute.

Elle lui sourit, reconnaissante. Elle savait qu’en parler l’aiderait, elle en était même sûre. Mais l’avouer était déjà une épreuve en soit. Elle avait passé de nombreuses années à subir la douleur et le deuil en silence, créant ainsi une carapace impénétrable. Une carapace et un masque qu’elle mettait chaque jour en se réveillant. Ce masque commençait même à lui coller à la peau, mais elle refusait d’agir contre le seul petit truc qui parvenait à la protéger contre la douleur humaine.

-Merci beaucoup. Honnêtement, merci. Beaucoup de personnes auraient insisté ou… peu importe. Mais pas vous. Et quelque chose me dit que vous ferez une bonne mère. Je ne sais pas vraiment dire pourquoi, mais… C’est l’impression que vous me donnez. Je sais que beaucoup de futurs parents doute, craignant de mal faire par la suite. Mais… Vous ne donnez pas cette impression. Après, je ne vous connais pas. Donc je ne veux pas vous vexer ou quoi que ce soit d’autre. N’hésitez pas de me le dire si ça vous gêne que je dise ça. Enfin, je ne termine pas mon service avant… Dix-huit heures aujourd’hui. Plus tôt si personne n’a besoin de moi.

Elle se mit à réfléchir à Eloïse, se disant qu’elle devait peut-être aller voir ce qu’il en résultait et si elle avait bien fait de sortir ou pas. Même si c’en avait résulté être un besoin vital. Elle aurait sans doute gêné les professionnels dans ce domaine et aurait paniqué à coup sûr. De cette façon, elle avait bien fait. Mais si jamais ils avaient eu besoin d’aide, elle avait fait une erreur, probablement fatale en quittant cette chambre.

-Vous avez déjà une idée de prénom pour votre fille ?

Elle sourit à son interlocutrice tout en déposant son gobelet non loin d’elle. Peut-être changeait-elle totalement de sujet, mais, il lui semblait, comme… Impératif d’en changer. Vital, même.
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